Après Roméo et Juliette la saison passée, Jean-Claude Casadesus s’empare d’un autre monument de l’œuvre de Prokofiev. Composée en 1936 pour le film éponyme d’Eisenstein, la musique d’Alexandre Nevski est d’une puissance telle que le compositeur créa l’année suivante une cantate indépendante du scénario. Comme au cinéma, la pièce atteint son sommet avec la séquence de La Bataille sur la glace, véritable fresque symphonique sans paroles qui voit les troupes de l’armée russe anéantir les chevaliers teutoniques sur la surface d’un lac gelé. Pour la Rhapsodie de Brahms, la voix chaude de la mezzo-soprano Elena Gabouri rendra ses lettres de noblesse à une partition aussi difficile qu’expressive.